Marilyn Manson

Marilyn Manson

Marilyn Manson, Brian Warner de son vrai nom, est né le 5 janvier 1969 à Canton dans l’Ohio (USA). Il a été scolarisé dans une école chrétienne assez conservatrice. C'est cette école qui, en grande partie, l'a décidé à devenir ce qu'il est aujourd'hui, mais je ne vais pas citer tous les évènements qui se sont produits dans cette école pour lui car j'en aurait pour trop longtemps (lol). Disons simplement qu'à un moment, il a cessé d'essayer de croire à tout ce qu'on lui enseignait (l'apocalypse, l'antéchrist et tout ces trucs...) et ca l'a convaincu d'avoir les cheveux longs et d'écouter les albums que ses professeurs dénoncaient comme satanistes ou hérétiques (David Bowie, Queens, Kiss, etc...) puis il a décidé de faire tout son possible pour se faire virer de cette école. Il a fini par arrivé à ces fins. Son enfance a été assez chaotique, pas mal d'expériences bizarres (que ce soit au niveau de sa famille, de la drogue ou du sexe...) et souvent ratées l'on rendu peu sur de lui.

Après plusieurs petits boulots (j'avance vite lol), il a fini par devenir journaliste dans des magazines de rock et par le biais de ce travail, il a un jour interviewé Trent Reznor de Nine Inch Nail. Cette rencontre, si elle n'a "servi à rien" à ce moment la est importante pour l'avenir du groupe. Ce qui lui a sauté aux yeux, c'est que les groupes n'avaient "rien à dire", qu'il aurait mieux fait de répondre lui même à ces questions, enfin bref il avait envie de passer de l'autre coté du stylo ^^.

Il passe alors beaucoup de temps dans les bars du sud de la Floride où passent beaucoup de jeunes groupes de metal, rock, etc... C’est alors qu’il rencontre Scott Mitchell (guitariste) avec qui il décide de former un groupe. Brian Warner, en cherchant des noms de scène, a l'idée d'associer le nom d'une starlette à celui d'un tueur en série (Mi-homme, mi-femme, mi-ange, mi-démon). Il prendra alors le pseudonyme Marilyn Manson (Marilyn pour Marilyn Monroe et Manson pour le célèbre tueur Charles Manson); quand à Scott Mitchell, il prendra celui de Daisy Berkowitz. Ils sont rapidement rejoints par Gidget Gein (basse) et Madonna Wayne Gracy (clavier). Le groupe est fondé vers 1989 et s’appelle alors Marilyn Manson and the Spooky Kids (littéralement: les enfants effrayants), Manson a confié qu'au départ le maquillage et tous les "déguisements" lui permettait d'aller sur scène sans apréhension car il n'était plus "lui" (Car des problèmes dans sa jeunesse l'avait rendu très peu sur de lui). Le groupe a dès le départ joué la carte du symbolisme, de la mythologie voire du satanisme. Adeptes du hard rock à la Alice Cooper et d'un maquillage d'inspiration gothique, ils deviennent dès 1992 l'une des formations les plus populaires du Sud de la Floride, en dépit de critiques pas vraiment favorables. Le groupe voit son nom emputé du "and the spooky kids" et donc devenir "Marilyn Manson" tout court.

Une nouvelle rencontre avec Trent Reznor (Nine Inch Nails) à la sortie d'un ses concerts (à Manson) dans le sud de la floride va accélérer les choses pour le jeune groupe ! Car dès ce moment ils vont assurer les premières parties dans les concerts de NIN qui à ce moment la est en tournée dans tous les Etats Unis.

Le coté provocateur du groupe fait qu'il va rapidement faire parler de lui, dans toutes les classes de la société, que ce soit en bien ou en mal ^^. C'est là une des forces du groupe ! Manson s'en fout qu'on parle de lui en mal, car ca attire autant l'attention sur lui et ca fait parler les gens de lui, et c'est ce qu'il veut.

Le groupe met en chantier un premier album et le termine, mais il rencontre des problèmes avec sa maison de disque et la sortie est purement et simplement annulée ! Trent Reznor qui vient juste de Créer un label (nothing records) propose alors à Manson de sortir son Album. C'est ainsi que nait Portrait of an american Family.



Ce premier album produit par Trent Reznor (qui joue aussi de la guitare sur Lunchbox) ne permet pas non plus au groupe de décoller, mais n'en est pas moin un des meilleurs de Manson. La pochette tout d'abord est une référence à l'amérique moyenne vue par Manson. Des parents obèses qui fument, une boucle de ceinture portant l'inscription "personne n'a jamais violé un 38 mm", un enfant mort, victime semble-t-il de maltraitances, un autre, adolescent au regard maléfique, une vraie petite famille dégénérée qui nous regarde comme dans un poste de télévision. XD



Le groupe se présente déjà comme rejeton d'une amérique pourrie et s'emploie à détourner ses symboles. Cela passe par une référence à Charles Manson à travers le "I am the god of fuck" de Cake & Sodomy, qui parodie en quelque sortes les perversités des croyants, et l'emprunt à sa chanson Mechanical Man pour My Monkey. On note aussi que le titre Get Your Gunn fait référence au Dr Gunn assassiné par des militants anti-avortements. Le thème de l'enfance est très présent jusqu'à ce sample de la voix du jeune Robert Pierce sur Lunchbox. Les lunchboxes sont les petites valises en métal où les enfants mettaient leur déjeuner, interdites durant les années 80 car elles leur servait aussi d'arme pour se frapper. Le petit jeu des références et des images à déjà commencé...
Parlons ensuite de la musique. Et bien on a affaire à un rock metal légèrement teinté d'industriel (quelques sons éléctroniques, etc...), plus abouti que sur les démos qui ont précédé. C'est évidemment une atmosphère menaçante qui prédomine, les paroles sont autant de coups portés à la tendre Amérique, mais on est encore loin du groupe vraiment dérangeant qui se profile. A l'époque c'est Daisy Berkowitz, le co-fondateur de Marilyn Manson & The Spooky Kids, qui compose le plus dans le groupe, et on lui doit donc la plupart des riffs bien emballés de cet album, comme celui de Misery Machine.
On a là un album qui est comme une esquisse de l'avenir du groupe avec quelques titres entrés depuis dans les "classiques" du groupe, mais qui manque encore de folie et d'ambition (lol), comme si le ver demeurait dans la pomme. Plus pour longtemps...




A l'origine, Smells Like Children n'est pas un album, mais le maxi single de Dope Hats et ses remixes. Il sort finalement en tant que deuxième album, sorte de fourre-tout bordélique où cohabitent remixes de morceaux de Portrait Of An American Family, pistes dégénérés et quelques morceaux inédits (en fait trois reprises). ^^
Manson se présente sous l'apparence d'un Willy Wonka (Charly et la chocolaterie) inquiétant sur la pochette et l'intro nous met dans l'ambiance d'un "album" azimuté (débile quoi ^^). Les remixes sont une première entrée musicale pas inintéressante. Ils s'attaquent souvent sous une forme plus électro à Dope Hats (Diary Of A Dope Fiend, Dance Of The Dope Hats), Organ Grinder(Kiddie Grinder) et Cake & Sodomy (Everlasting Cocksucker). Autour de ces remixes, on trouve des morceaux qui confirment l'ambiance chaotique de Smells Like Children, à base de morceaux d'interviews (on entend déjà nettement la référence à l'apocalypse sur Sympathy For The Parents ^^), de recommandations médicales, de bruits d'enfants, de faux ébats homosexuels sado-maso sur Fuck Frankie (en "hommage" à un ancien manager qui avait arnaqué le groupe de quelques milliers de dollars ! Quel hommage ! XD). On pourrait dire que c'est le disque d'un ado complètement allumé et vaguement énervé qui s'autoriserait toutes les plaisanteries potaches les plus débiles possibles. lol
Mais ce qui a fait l'intérêt du disque avant tout, c'est la reprise de Sweet Dreams de Eurythmics sous cette forme metal légèrement déchirée qui vaut au groupe de très nombreux passages sur MTV. Un morceau plutôt réussi qui parvient à éclipser l'original ^^. Deux autres reprises sont présentes. Il s'agit de la très réussie I Put A Spell On You (de Screamin' Jay Hawkins) menaçante, lancinante et qui se retrouvera sur la BO de Lost Highway de David Linch. Et puis, la controverse est une nouvelle fois alimentée avec ce très énergique Rock'n Roll Nigger (de Patti Smith) qui vaut au groupe des accusations absurdes de racisme. Manson la jouera donc sur scène avec un ami noir, même dans les villes qui le lui interdisent. Ces trois très bonnes reprises hissent le disque vers le haut et lui évitent de n'être qu'un amas décousu d'idées tordues.
Smells Like Children n'est pas vraiment un disque, davantage le prolongement de Portrait Of An American Family de la façon la plus déjantée qui soit.



Cet album date de 1996, déjà 11 ans que Antichrist Superstar est sorti ! A l'époque, personne n'a anticipé un tel choc ! Marilyn Manson est un groupe parmi d'autres, qui s'est surtout fait remarqué par sa reprise de Sweet Dreams et une certaine recherche esthétique. Mais avec cet album, le groupe fait son entrée dans la cour des grands. Enregistré à la Nouvelle-Orléans en compagnie de Trent Reznor dans une ancienne morgue convertie en studio d’enregistrement, Antichrist Superstar est une oeuvre radicale et élaborée avec minutie, dans des conditions apocalyptiques.



Marilyn Manson ne sonne pas comme NIN contrairement à ce qu'on a pu dire parfois, même si Trent Reznor le produit. En fait, le groupe nous livre une musique plus vicieuse, tout en ‘‘déflagrations’’ de guitares, avec une basse plus en avant, mais sans délaisser le côté destructuré savamment entretenu auparavant. L'album fait ressentir chaos et confusion à travers cette musique agressive, un son plutôt crade et saturé. Tout cela appuie le propos de Manson sur ce disque, opposant faibles et forts (le hit single Beautiful People), rejetant violemment le poids du religieux, source de faiblesse (The Reflecting God), et appelant à la mutation (Little Horn et Cryptorchid ). Avec ce disque, il veut s'élever et gagner les sommets et pour cela il a décidé d'aller le plus loin possible dans le nihilisme et la destruction afin de renaître, plus fort. Privations de sommeil et de nourriture, consommation de drogues et dépravations sexuelles, tout a été réuni pour que le groupe soit dans un état émotionnel extrême ^^. Son chant s'en ressent, particulièrement écorché et menaçant, tout comme ses paroles, collection de métaphores tordues (en particulier sur Tourniquet). On trouve aussi sur ce disque quelques éléments surgis du passés et de l'enfance comme cette référence à son grand-père Jack et sa sexualité détraquée dans Kinderfeld, ou à sa mère dans Cryptorchid.
De son passé et du ver qu'il était (Wormboy), Manson veut faire ‘‘table rase’’ pour devenir une superstar du rock (Deformography et Mr Superstar) et davantage, une figure presque mythique, un meneur de foules (Antichrist Superstar), appelant à la rebellion. Ange déchu, il s'impose avec force comme le nouveau cauchemar de l'Amérique victime de la gangrène religieuse ( ). La manipulation, la perversion commerciale et morale, l'hypocrisie et la peur, tout ce qui rend faible doit être abandonné. L'homme doit retrouver confiance en lui et se détourner de Dieu ("I went to God just to see, and I was looking at me"), mais il doit pour cela provoquer une ‘‘apocalypse positive’’, détruire ce qui était pour reconstruire sous une forme meilleure. Bref, il ouvre le couvercle de sa boîte à idées pour un résultat assez ‘‘sale’’ et méchant. L'album se conclue néanmoins avec la presque étrange (dans le contexte de l’album) Man That You Fear, étrange complainte qui à l'image de son clip, offre un visage humain, fragile et classieux au groupe.
11 ans et pas une ride, Antichrist Superstar conserve le venin qui a fait sa renommée, et demeure un des meilleurs album de Marilyn Manson. Véritable cri de victoire sur soi-même et appel au dépassement de soi, c'est aussi l'occasion de se rendre compte combien un album de Marilyn Manson dépasse le simple cadre de la musique. Par son agressivité, l'esthétique soignée de ses clips, la violence des concerts qui l'accompagnaient, Antichrist Superstar imposa Manson comme la nouvelle sensation rock/metal et l'ennemi public N.1 aux USA ^^. Ce fut aussi la dernière collaboration avec Trent Reznor.

Lorsque Marilyn Manson revient sur le devant de la scène en 1998, il créé véritablement la surprise avec Mechanical Animals qui bouleverse singulièrement l'univers posé avec Antichrist Superstar et pas seulement par la ‘‘rupture’’ avec son mentor Trent Reznor. Tout d'abord, le son est bien plus rock, glam, avec un Manson qui s’inspire grandement de David Bowie jusque dans sa nouvelle ‘‘personnalité’’, l'androgyne "venu d’ailleurs’’ Omega. Les idées s'éloignent de l'antéchrist froid et vengeur pour aborder les sentiments humains, l'amour et la mort avec une pointe de fragilité et d’incertitude. Et la musique profite de l'arrivée d'un nouveau guitariste vraiment doué, John 5.




Le disque se divise en cycles (ce qui était déjà le cas de Antichrist Superstar) bien distincts dans le livret, dont les thèmes apparaissent ainsi en évidence.
1er Cycle : The Dope Show - New Model No. 15 - I Want To Disappear - Fundamentally Loathsome - I Don't Like The Drugs (But The Drugs Like Me) - Rock Is Dead - User Friendly
2nd Cycle : The Great Big White World - Posthuman - The Speed Of Pain - The Last Day On Earth - Disassociative - Mechanical Animals - Coma White
Le premier cycle est principalement consacré au nouvelles ‘‘sphères’’ auquelles le groupe accède, à savoir le showbiz et les médias, tandis que le second se consacre aux sentiments, à l'amour, la peur et l'inquiétude.
Le disque apporte véritablement quelque chose à la carrière de Manson. Libre de tout conflit, de tout complexe peut-être vis à vis de Trent Reznor, parvenu à devenir une authentique superstar, l'artiste se fait plaisir avec un disque comme bloqué dans un autre âge. Mechanical Animals fait donc la part belle aux choeurs, aux voix synthétiques, aux ‘‘ballades’’ et à un son très glam' rock où planent les ombres de David Bowie et Iggy Pop. Le groupe qui a atteint une certaine notoriété avec son précédent album est pris dans le cirque médiatique de bonne grâce (surtout Manson évidemment), mais en bonne rockstar ‘‘pute à médias’’ qu'il est devenu, Manson ne se prive pas de cracher dans la soupe, et étale aussi sa consommation de drogues . Le premier single, The Dope Show, pose ainsi les bases en plombant les médias qui font et défont les célébrités. La drogue occupe une place importante dans l'album, mais également dans le livret, très soigné et plein de mystères (pensez à bien scruter les pages avec le boîtier). Mais, si I Don't Like The Drugs, proche d'un Bowie dans les 80's, s'impose comme un morceau un peu ovni, très second degré jusque dans son clip digne d’Andy warhol, la vision des drogues et des médicaments est plus sombre qu'il n'y paraît. Le tout premier morceau, l'excellent The Great Big White World (quelle intro ! ^^ excellent !), en témoigne à travers l'évocation de la perte de soi, de l'absence de sentiments et de la mort. L'album qui se conclue d'ailleurs sur Coma White, stade de coma le plus proche de la mort, prend ainsi une tournure moins superficielle que prévue : "All the drugs in this world can't save you from yourself".
En fait, à travers les drogues et une satire glaciale du monde du spectacle et de la société, Manson fait apparaître un meilleur des mondes faits de copies de copies dont il semble lui-même la victime ("sample of soul made to look like a human being"), anesthésiées, abruties et formatées (New Model No. 15). Un morceau comme Rock Is Dead, plus proche de l'indus rock de Antichrist Superstar, agit ainsi comme une machine de guerre sur ce sujet et déplace la critique de la religion vers l'abrutissement par les medias ("god is in the TV"), montrant que Manson n'a pas tout perdu de sa virulence ^^. Mechanical Animals ou la superbe ballade Disassociative en sont de bons exemples, décrivant une humanité en suspens, usée et abusée par tout jusque par elle-même tout comme Manson, rebelle sans cause, produit médiatique et icône déglinguée de I Want To Disappear, dans un style à rapprocher de Iggy Pop. L'image de la rockstar, pute prête à tout, est également présente dans User Friendly, remplie de voix synthétiques, où Manson se met en scène comme un véritable objet à plaisir "fucking dopestar obscene", jetable, pour celle qui veut. Dans le même mouvement, on ressent déjà chez lui la lassitude, un désenchantement palpable comme s'il savait que toute révolte est inutile.
L'apparente fragilité de la nouvelle icône rock ne s'explique pas seulement par l'ennui et la perte d'identité. En effet l'ange noir est amoureux (Hoooooooooo *o* ! XD), et nombre de chansons en sont le reflet, montrant combien les femmes et l'amour occupent une place importante dans ses créations. Et pourtant là encore l'incertitude et la peur demeurent comme sur The Speed Of Pain où une fois encore Manson se prend pour Bowie avec un chant grave et obsédant. Les derniers morceaux du disque sont d'ailleurs comme un retour sur cet amour et sa part très importante dans sa vision des choses et de lui-même. Un monde condamné dans The Last Day On Earth où l'amour est la seule solution pour survivre, ensemble. Coma White, ou l'amour et les drogues se mèlent, renvoie l'image d'une femme ‘‘fêlée’’, noyée dans la dépression, Rose McGowan de toute évidence (L’amour de Manson à ce moment là). La musique là encore est dans cette même veine, entre rock et mélodies simples et touchantes.
Avec Mechanical Animals, Marilyn Manson touche au coeur et montre qu'il peut s'en sortir sans Trent Reznor. Et si certains fans s'en plaindront, désorientés par ce changement, on peut saluer le travail musical et visuel remarquable du groupe. C'est un album riche d'obsessions, comme on le remarque à travers ses paroles et ses thèmes, rempli de métaphores. Marilyn Manson y fait mieux que reprendre des pans de la mémoire musicale collective (ce qui est aussi la faiblesse du disque), si bien qu'on pourrait presque dire de Mechanical Animals que c'est le meilleur album de David Bowie de toute la décennie 90.





20 Avril 1999 : deux élèves du lycée de Columbine à Littleton (Colorado) ouvrent le feu sur leurs camarades avant de se donner la mort. 13 personnes sont tuées, 28 blessées. Après enquête, Marilyn Manson, mais aussi KMFDM et des films tels que Matrix se retrouvent incriminés... Plutôt que de réfléchir aux vraies causes du drame, les autorités vont alors se déchaîner tout particulièrement contre Manson, "le monstre du rock adulé par les tueurs". Si celui-ci répond notamment par un long communiqué dans le magasine Rolling Stone, invoquant la place des armes dans la société US et la violence traditionnelle de toute société humaine, le groupe en sort dévasté.
Novembre 2000 : Marilyn Manson a aiguisé sa plus belle plume et la réponse à ces accusations est donnée avec Holy Wood (In the Shadow of the Valley of Death), un album de nouveau rentre-dedans poussé par un amalgame de références quasi psychotiques et une pochette régulièrement censurée. L'album est une fois de plus découpé en cycles, au nombre de quatre : In The Shadow / A (pistes 1 à 4), The Androgyne / D (piste 5 à 9), Of Red Earth / A (piste 10 à 14) et The Fallen / M (piste 15 à 19). Quatre lettres formant Adam, le symbole de Mercure sur le disque, des artworks travaillés dans le livret, une fois encore, rien n'est innocent.




Les figures d'Adam, de Jesus Christ, de J.F.K. et de Manson s'entremêlent dans Holy Wood pour créer une oeuvre unique en son genre, à la fois intime et mégalomane, prolongeant la figure ‘‘christique’’ prise par Manson sur la pochette. Un Christ à la machoire amputée, comme privé de la parole qu'il va violemment reprendre sur ce disque. Et bien sûr, il y a ces hymnes rock metal d'une efficacité reconnue, quoiqu'assez basiques, comme The Love Song et The Fight Song où Dieu, et l'Etat américain passent au Lance-flammes ^^. Manson se ligue aussi contre le contrôle des esprits, avec Disposable Teens et Target Audience, opposant jeunesse crédule et autorités (parentale, étatique, religieuse) manipulatrices. En colère contre ceux qui l'ont traîné dans la boue, il sait qu'il n'est qu'une "big rockstar celebrated victim of (her) fame". Pourtant, un morceau comme In the Shadow of the Valley of Death nous le montre véritablement atteint, promenant son malaise morbide sur une très jolie ligne mélodique. A Place In The Dirt surenchérit dans les mêmes tons peu après, la mort suintant là aussi des couplets.
Et lorsque retentissent les notes d'un clavier au son de clavecin sur The Nobodies et ses paroles chargées de sens ("Some children died the other day"), on retrouve le pivot central du disque. Si Manson revient sur son désir de révolte, et pas toujours très finement, c'est bien parce qu'il est ‘‘hanté’’ par les fantômes de Columbine. A partir de ce drame, Manson rejeté et mis en marge, se mêle à ses fans pour leur rappeller comment on les manipule et finit par les traiter plus bas que terre, tout comme lui après la tuerie. Là encore, The Death Song est chantée parmi eux, "We sing the death song kids", en un parfait hymne à tendance electro-metal. Il revient sur la fascination des américains pour la violence, en particulier l'assassinat de J.F.K. (John Fidgerald Kennedy), sur lequel President Dead et l'étrange ballade Lamb Of God s'attardent. En déifiant l'ancien président ("There was Jesus in the metal shell" ou encore "That's how Jack became sainted"). Il use encore de métaphores le temps d'un Crucifixion In Space, à la progression rythmique quasi théâtrale et aux airs de prêche anti armes ("The monkey, the man, and then the gun"). Et l'on comprend comment l'album en apparence touffu et lourd progresse.
En fait, Manson se fait de plus en plus intime, passant du prédicateur à l'homme blessé. De Mercure à Adam, il montre comment il est redevenu un homme parmi les autres, meurtri par les évènements de l'année passée. Manson ne manque pas son clin d'oeil au nouveau président George W. Bush sur la chanson Born Again ("I'm someone else, I'm someone new, I'm someone stupid just like you" Je vous laisse traduire ^^ héhé…), et enchaîne avec Burning Flag. La dernière partie du disque est celle de la chute. Coma Black se place en négatif de Coma White, et dans les deux cas, il s'agit de chansons dédiées à Rose McGowan, Coma Black étant celle de l'après-rupture. Les dernières pistes créent une envoûtante atmosphère où les émotions les plus brutes se chevauchent. Les figures du Christ, d'Adam, de J.F.K et de Manson sont désormais indissociées. Le ‘‘prêche’’ de The Fall Of Adam se couple à King Kill 33 (comme l'âge du Christ à sa ‘‘mort’’). L'album se conclue alors avec Count to six and Die, où le piano lugubre et les clics d'un revolver qu'on charge concluent Holy Wood sur une note glauque.
Holy Wood est un disque émotionnellement puissant, d'une qualité musicale extraordinaire, qui va crescendo, avec un talent certain pour créer des ambiances mélancoliques, menaçantes et morbides. Ce disque achève la trilogie entamée avec Antichrist superstar.
C’est l’album de Manson que je préfère avec Antichrist superstar (de loin les deux meilleurs albums de Manson, selon moi…)

Trois ans après Holy Wood, la vie de Marilyn Manson a encore bien changé, ce qui inévitablement influence tout le ‘‘processus artistique’’ mis en place pour Golden Age Of Grotesque. Manson semblait assez mal embarqué avant ce nouveau disque, pris dans une caricature de lui-même à laquelle on ne se serait pas forcément attendu après l'énorme tournée Guns, Gods and Government (Un DVD de cette tournée est disponible, c’est une tuerie ^^). Durant la même période, il s'est aussi pris d’amour pour Dita Von Teese, icône fétichiste tout droit sortie des années folles, qui tout comme Rose McGowan avant elle, ne va pas manquer d'influencer Manson. Mais aussi, il s'est séparé de son bassiste, Twiggy Ramirez, certainement le membre le plus emblématique du groupe derrière le révérend, dans des circonstances aujourd'hui encore assez troubles. Tim Skold (ex membre du groupe KMFDM) le remplace et contribue largement à la production.




Manson a dit s'être inspiré des artistes dadaistes et de l'Allemagne des années 30 pour confectionner The Golden Age Of Grotesque, expliquant sa démarche comme une grande récréation sarcastique et désinvolte en pleine période de folie ambiante (le 11 Septembre est passé par là XD). Il a fait appel à l'artiste allemand Gottfried Helnwein pour la pochette et les artworks du livret, collection intriguante où il prend des poses de Mickey dégénéré et de caricature tordue de nazi. Provocations qui feront leur petit effet, comme ce MM semblable à l'insigne des SS, mais finalement plutôt sages avec un peu de recul. The Golden Age Of Grotesque n’a pas vraiment de cycles, pas vraiment d'angle thématique, Manson veut juste nous divertir et les belles références semblent se la jouer baudruches. Aie, c'est un coup bas ça. En clair, si l'on s'arrête là, comme bon nombre de fans de la première heure, c'est mal barré pour la suite. Et pourtant, Manson est un malin, et ce disque est là pour le prouver ^^.
L'une des choses qui frappe le plus c'est la manie de jouer sur les mots et les sonorités, et de ce point de vue, il y a de vrais réussites comme la très amusante Doll-Dagga Buzz-Buzz Ziggety Zag (quel nom hein ! XD). Manson s'y moque tout simplement de wagons entiers de fans. Ils sont les "thug rock kids" et autres "punk god angels", ou encore "doppelgangers", autrement dit des imitations, des copies. Il ne les encourage plus à la rebellion, cause depuis longtemps perdue sur le précédent album. Il en fait ainsi une caricature sur Use Your Fist & Not Your Mouth, avec des choeurs quasi martiaux et un refrain cynique "this is the black collar song, put it in your middle finger and sing along", sorte de foutage de geule pour les goths sans personnalité. Manson prend la tenue de Monsieur Loyal (le chef du cirque quoi…) et invite ces hordes à danser et s'amuser dans son grand manège sautillant (comme c’est joyeux youhou ! ). Le temps du morceau The Golden Age Of Grotesque le clown se fait même grimaçant, et ouvre les portes musicales d'un Circus Mansonus (bah quoi faut bien trouver un nom ^^) plein de bons mots et de drôlerie tout cela teinté d’une douce folie. En fait, de même que le son du groupe est léché, très pro, Manson nous sert tous les clichés de la rock star, mais de façon bien plus marrante que sur Mechanical Animals, comme en témoigne la bien-nommée Kaboom. Si l'on s'amuse à décrypter ses paroles remplies de néologismes tels que "dumbo jets" et autres "hardcore-vettes", on se rend compte de tout le second degré qui est présent. "We're tasteless but taste good", des paroles comme ça, le disque en regorge. Manson semble se foutre de lui-même, de ses fans ("we don't care who's listening" sur The Bright Young Things), de la vie de rockstar, du fond de son disque.
Paranoir ne manque pas d'étonner, voix de femme monocorde expliquant toutes les raisons (authentiques, piochées auprès de femmes rencontrées un peu partout) pour lesquelles elle coucherait avec le chanteur, sur une orchestration lancinante tailladée par John 5 qui place un solo tordu à souhait. Tiens, tiens, encore un morceau réussi. On a beaucoup critiquée ‘‘l'importance’’ de Dita Von Teese dans l'inspiration de cet album. En fait, seuls deux morceaux semblent lui être rattachées. Il s'agit de Slutgarden et Spade. Si la première est une bonne chanson sexy, sorte d'hommage de Manson à certaines activités de sa nouvelle compagne, l'autre est un écho de son ancienne relation avec Rose McGowan. C'est un morceau tout en guitare (façon de parler), tournant autour d'un excellent riff sur lequel Manson ‘‘pose’’ sa voix la plus sensuelle. Probablement la chanson la plus sincère de toutes.
De fait, The Golden Age Of Grotesque est un disque mal compris. Il ne s'agit pas tant d'un album imprégné du style des années 30, hormis quelque touches plus ou moins audibles. En fait, c'est plutôt un énorme pied de nez divertissant à souhait, une grande foire. Manson ne se prend pratiquement pas un instant au sérieux (hormis le temps de Spade) et livre un album sarcastique, bourré d'humour cynique, qui a contenté nombre de nouveaux fans sans que ceux-ci se rendent compte de la façon dont le chanteur les vanne à qui mieux mieux. Il n'en reste pas moins que The Golden Age Of Grotesque vaut quelque chose, surtout qu'il renferme de bonnes chansons.





Où en est Marilyn Manson en 2007? A-t-il encore quelque chose à dire? A-t-il seulement encore la stature de l'artiste flamboyant et décadent qui avait embrasé la fin du 20ème siècle? Ou bien est-il définitivement sur la pente déclinante du showman qui s'autocaricature? Je n'ai pas encore grand chose à dire sur cette période car elle vient tout juste de débuter. En effet l'album viens tout juste de sortir (le 4 juin), cette partie là sera donc pour l'instant un peu courte.
Eat Me, Drink Me, 6ème album studio de Manson intervient après sa séparation d'avec la pin-up Dita Von Teese. Une de plus dans le placard des regrets amoureux. Et bien évidemment cet album y fait référence puisqu'il s'agit d'une vision malade de l'amour, empreinte de passion dévorante et d'amertume. Puisque Manson prépare un film intitulé Phantasmagoria sur Lewis Carroll, auteur d’Alice au Pays des Merveilles, il y a également inclus un certain nombre de références explicites, à commencer par le titre de ce disque. Mais ce n'est pas le plus important quand il s'agit de Eat Me, Drink Me. En effet, la musique ici n'a pas grand-chose à voir avec ce que Marilyn Manson a déjà fait. Superviseur sur le fond, il a donné carte blanche à Tim Skold sur la forme. L'alchimie trouvée par les deux artistes donne une musique proche du glam rock (Mechanical Animals s’en rapproche aussi beaucoup), pleine de blessures narcissiques et de désespoir, mais au final la tonalité est bien plus goth que tout ce que le reverend a jamais produit jusqu'ici, et s'aventure parfois même dans la pop.




L'album commence d'ailleurs avec un petit chef d'oeuvre de rock gothique, If I was Your Vampire. Pour nous faire partager sa peine, Manson livre un album intimiste, mais dont les teintes noir corbeau et rouge sang lui donnent une indéniable flamboyance. La rupture amoureuse rime ici avec vampirisme, mutilation et auto-flagellation. Manson chante d'une voix pleurnicharde (je voyais pas comment dire ca autrement -_-‘), notamment sur la superbe ballade du disque, Just A Car Crash Away. Tim Sköld s’est lâché, et ça s'entend. Les guitares crachent dans une débauche classieuse, encore jamais entendue sur un disque de Manson. Même Mechanical Animals était différent, ce qui ne l'empêche pas de faire référence au Scary Monsters de David Bowie comme inspiration.
Avec des sonorités inédites, Manson livre des classiques instantanés tels que They Said Hell's Not Hot. Son chant s’imprègne de cette sensualité unique qu'on lui connaît pour ‘‘électriser’’ des morceaux comme Are You The Rabbit. Sur l'ensemble, pas de déchet, mais des morceaux accrocheurs, dont on retiendra You & Me & The Devil Make Three et bien sûr le touchant morceau titre Eat Me Drink Me.
Romantique, cannibale amoureux, inadapté chronique à la vie (lol c’est un cas on vous le dit ), Marilyn Manson signe un retour détonnant. L'auditeur (s’il est réceptif) se laissera embarquer dans un voyage dépressif et tordu dont les compositions rivalisent en qualité, à la fois classiques et très expressives. Eat Me, Drink Me est un très bon album dont le changement, est comme le contraire de celui du mentor Trent Reznor.



Voila c'est fini pour l'instant ^^ J'ai peut être été parfois un peu confus dans mes explications mais c'est parceque je voudrais en dire beaucoup lol ^^ Mais malheureusement je pourrait difficilement tout expliquer sur un forum car il y a trop de choses à dire. Pour les gens qui veulent avoir plus (mais alors beaucoup plus) de précisions et de détails sur l'univers de manson et ce qui l'a "construit", et si vous aimez lire, je ne pourrais que conseiller l'exellent biographie Mémoires de l'enfer qui retrace le parcours de Brian Warner depuis son enfance jusqu'à la sortie du CD Antichrist Superstar. Bon faut que je m'arrête sinon j'ai pas fini lol ^^
J'attend vos critiques (les bonnes comme les mauvaises) avec impatience !

ca y est c'est fini
ben c'est un bel article dit moi ca confirme bien que tu est un grand fan de MM ^^

Merci ^^

Looooooooooooong...mais tres complet!!!! Etant fan de Marylin Manson ca ne me dérange pas, mais cet article n'est pas a donner aux néophytes^^ ils seraient noyés sous la masse d'infos. Juste une question: c'est toi qui l'a fait ou tu as pompé sur des sites?

C'est moi. sauf le debut de la présentation de holy wood (jusqu'à la photo de la pochette de l'album) et deux trois trucs par ci par là. Pour ce qui est de mes sources de "connaissances", principalement ce que j'ai lu dans la biographie et Manson world qui est un site très complet où il y a pas mal de choses sur lui et pas mal de news exclusives et interressantes ^^. Après je retranscrit ce que j'ai pu lire sur divers sites ^^ Car j'ai une assez bonne mémoire de ce que je lis en général (même si c'était il y a assez longtemps lol).
C'est vrai que j'en dis peut être trop lol ^^ Mais il y a tant de choses à dire
Cool une fan de manson ^^ Quels albums sont tes préférés ? Comment tu as trouvé le dernier ??

Voila ma pitite collec' (j'ai pas mis les trucs du genre poster, etc...)

(excusez la qualité merdique... je l'ai pris avec mon portable la nuit avec le lumière allumée donc forcement...)

RHOOOO !!! Je de dépasserai en quantité mais avec du dir en grey !!! HUHAHAHA (quand je travaillerai...)

lol bah moi aussi si j'achetais tous les trucs possibles de Manson j'aurais pas fini -_-' Mais quand j'aurais de la thune aussi

héhéhéhé !!! C'est chaud de tout réussir a trouver aussi...

oui c'est clair ^^

Bah moi j'aime bien tous les albums et j'ai trouvé le dernier bien sympa mais très différent des autres. Un changement de style se pointerait-il?

Oui tous les albums sont bons je trouve moi aussi ^^ Mais j'ai quand même une préférence pour certains d'entre eux En effet le dernier est différent, mais l'univers de Manson change à chaque album. Cependant c'est vrai que c'est radicalement différent à ce qu'il a put faire avant... A voir comment ca évolue. ^^

Je me suis décidé à faire un post avec tous les clips de Manson que je pouvais trouver ^^ Car ses clips sont toujours vachement heu... enfin super.... bref ><" ils sont biens quoi !

Je vais les mettre par ordre chronologique.
(Les clips des débuts de manson ont certes une qualité discutable, mais sont tout aussi bons à mon avis )













































Voila ^^ Finit pour l'instant